Erwann Rougé
qui sous le blanc se tait
Des lieux, des sensations dans le corps, dans l’être, approchés avec douceur, avec autant de silences que de mots. L’auteur nous amène à approcher une sensibilité si vibrante, si fragile, si mise à nue avec délicatesse, que l’on en éprouve une émotion singulière.
tout commence
dans un dédale de rues
dans le même blanc d'une heure
vide, pavée, couchée
entre l’air et le rien du monde
au plus intime et au plus clair
étourdissement du cœur
pour aller pas dans un lieu
pas dans un corps
mais quelque part
dans le dehors de soi
mon souffle en toi
ce que tu murmures
au comble de la douceur
la couleur des murs est plus proche
longue lumière de vert d’ocre
la chaleur frappe les fissures
lime la brèche
pourtant c'est autre chose
que nous voyons quand tout se tait
c'est là à travers
comme une lueur muette
un bleu plus blanc qui se resserre
et s'avance plus loin
dans la proximité du souffle
Couverture d’Ilann Vogt / 42x60, techniques : Tissage de livre à la main
13x18 cm ; 26 p. 7,70 €